La galerie présentera les peintures récentes d'Emilie Picard, artiste peintre née à Toulouse en 1984 et diplômée des Beaux-Arts de Marseille.
Emilie Picard déroule un travail qui touche au décor, à l'illusion, au factice. Les toiles sont peintes sur fond blanc qui apparaît encore nettement après que l'artiste ait réalisé le motif, comme si ces toiles de (souvent) grand format étaient des dessins aquarellés. Ces béances de blanc évoquent tout à la fois la naissance et l'usure de l'image. "Les formes s'effondrent et se dispersent, la toile devient un espace stratifié où se superposent les plans, à la manière d'un thêatre de papier".
La galerie présente sur ses cimaises la première exposition personnelle d'Emilie Picard, artiste peintre née à Toulouse en 1984 et diplômée des Beaux-Arts de Marseille. La galerie l’a récemment exposée sur les foires d’art internationale Luxembourg Art-week et St-Art en novembre dernier ainsi qu’en exposition collective à la galerie au printemps 2017.
L’exposition s’intitule « La part de l’ombre », en particulier parce que l’artiste déroule un travail qui touche au décor, à l'illusion et au factice. Le fait que les toiles soient peintes sur fond blanc qui apparaît encore nettement après que l'artiste ait réalisé le motif, confine à cette impression et donne une facture proche d’un dessin aquarellé.
La peinture d'Emilie Picard est intimement liée au sujet des apparences et de la représentation. Elle cherche sous les masques, les apparats, les supercheries, une autre vérité. Lorsqu'elle examine décors de théâtre, cabanes en carton, marionnettes, artefacts, c'est pour en révéler leur risible part illusionniste. Ces éléments hétéroclites s'inscrivent dans un espace pictural riche aux couleurs lumineuses, flamboyantes et électriques. Le geste à la fois maitrisé et énergique nous dit le rapport jubilatoire qu'entretient l'artiste avec la matière.
Pour cette exposition Emilie Picard revisite une certaine histoire de la peinture, citant les fresques antiques de la villa Livia à Rome ou celles de Giotto ornant la chapelle Scrovegni à Padoue. À travers elles l'artiste interroge l'usure de l'image et sa fragilité. En jouant en creux du manque, des lacunes que le temps inflige à ces fresques elle réfute l'illusoire pérennité du tableau. Les réserves de blanc, béances du support révèlent ainsi la puissance chromatique de la peinture tout en évoquant son inévitable dégradation.
Émilie Picard triture le réel pour en faire des leurres séduisants, elle cache sous leurs atouts chamarrés des doubles sens plus complexes et plus fuyants, des triples sens, plus si affinité semant dans ses toiles les indices d'une mythologie personnelle polymorphe.