Une exposition en duo de deux artistes de très grand talent sur le thème des espaces abandonnés et de l’architecture...
Il s’agit de deux artistes de 45 ans chacun, Patrick Cornillet, installé à Nantes et de Marjolein Van Haasteren, qui travaille à Leide, près de La Haye aux Pays-Bas.
Patrick Cornillet est présenté par la Galerie depuis 2009, avec deux expositions personnelles à l’Espace G et l’Espace G bis (Anciennes structures de la Galerie Bertrand Gillig), de nombreuses expositions collectives, des présentations sur de nombreux salons d’art contemporain à Strasbourg, Paris, Bâle, Gand et Miami, avec un beau succès cette année 2012 lors d’Art Paris.
Les tableaux de Patrick Cornillet sont des portions choisies d’architectures bétonnées, froides et sobres. Peintes sur fond blanc, elles sont sorties de leur contexte. Elles sont vides de présence humaine. Elles présentent des constructions austères dans des environnements vides. Des lieux dans un non-espace, des fragments d’une architecture énigmatique comme laissée en suspend par son visiteur.
Des mots comme ’sévère’ et ’nu’ viennent à l’esprit mais une impression de mouvement reste perceptible dans des structures pourtant statiques de prime abord. Leur masse contraste avec l’espace immatériel qui l’entoure, et comme dans un rêve fiévreux le spectateur n’a prise ni sur les proportions des structures, ni sur leurs dimensions.
Le spectateur lutte pour donner un sens aux constructions de béton en tant que motif ; certaines images renvoient à des structures architecturales, bien qu’il soit difficile d’imaginer quelle sorte de bâtiment elles aient pu soutenir. Cette perception à la fois familière et étrange renforce le sentiment d’aliénation qu’on éprouve face à l’œuvre. En équilibre entre les deux, les images évoquent les ruines d’une société déchue ou peut-être la vision menaçante d’un futur proche. Elles se dressent nues telles des squelettes fragmentés, privées de leur contenu initial illusoire mais conservant leur singulière mystique intacte.
Marjolein Van Haasteren a exposé ses peintures pour la première fois en France avec la Galerie Bertrand Gillig : en Décembre 2011 à la galerie et en novembre à St-Art 2011.
Les oeuvres de Marjolein Van Haasteren traitent en particulier du sujet du paysage, employant une technique qui joue sur les couches transparentes. L’artiste alterne nature vierge et nature habitée d’éléments industriels (Usines, plateforme, bâtiments...).
Marjolein Van Haasteren est fascinée par le paysage. Les paysages sont des instants mystiques. Ils représentent le désir que l’artiste a de capter un instant particulier, un moment bien précis. La Lumière est son outil le plus important.
A l’aide de couches transparentes, elle explore l’intersection entre la forme, l’abstraction et le romantisme. « Je veux que ma peinture reflète une ambiance visuelle et des mémoires partagées. » nous dit-elle. Chacun reconnaît les images, sans toutefois connaître précisément les réponses au pourquoi ?, où ? et quand ? L’artiste est attirée par l’Industrie du fait de son apparence iconique, de sa capacité à dominer le paysage naturel. Ceci contraste violemment avec la nature et son pouvoir onirique, méditatif ou même incitant dans certains cas à la folie. Deux mondes opposés qui s’entrechoquent. Une ambivalence, la fusion de la dureté et de la poésie. L’artiste a mis au point une technique personnelle qui permet aux éléments naturels de surgir. La vie apparaît, se forme, et les reflets déformés figurent brume ou apparitions fantomatiques. Cette technique magnifie les effets de lumière dans une palette de couleurs à la fois pâle et chatoyante.
Marjolein Van Haasteren est née en 1967, elle est diplômée de la Royal Academy of Art de la Haye, (1988-1993) et de l’Utrecht School of the Arts, Utrecht, (1996-1997). Elle vient de recevoir un prix prestigieux aux Pays-Bas, JacogHartog Price, et le prix DenHaagCentraal price.