Le thème permanent du travail de Jacques Thomann est l’expression de la condition humaine dans ses fureurs, ses blessures, ses fantasmes.
Réflexion sur l’image, l’itinéraire de l’artiste est fait de ruptures apparentes. Les inflexions idéologiques psychologiques du temps suscitent les cycles de son travail. Elle trouve son ancrage dans l’observation de son quotidien autant que dans des sources.
Son oeuvre composée de suite sérielle repose sur un dessin fort au concept de la couleur particulièrement audacieux. Tout est lumière. Elle se développe à l’encre, crayon, pastel, aquarelle et huile sur toile ou papier. Sollicité par la commande publique pour des projets de création et de conception ; couverture de catalogue de musée, affiche de spectacle, pochette de musique, décor de théâtre pour le compte de compagnies. L’oeuvre de Jacques Thomann croise certains courants de la peinture de la fin du XXe siècle parmi eux, dans les années 1970, celui de la figuration narrative. Il trouve auprès de Leonardo Cremonini, Henri Cueco, Bacon, David Hockney, Lucian Freund entre autres, l’impulsion et la résonance partagée à l’épanouissement de son aventure.
Le thème privilégié de Jacques Thomann est de toute évidence la réalité vivante de l’être humain : une représentation de l’homme dans son environnement social ou naturel à l’échelle de l’infiniment petit ou grand. Il renoue, par sa perception du vivant, avec la tradition de la peinture d’histoire. Dans une étude intitulée « Vies silencieuses, 1989. » Sylvie Lecoq-Ramond, conservatrice du musée Unterlinden à Colmar note à ce propos que « Le peintre ne cherche pas à servir fidèlement la réalité vraie. Il superpose des points de vue qui malmènent la perspective classique pour favoriser son sujet (...). Au lieu d’évoquer le rare, le singulier, Jacques Thomann choisit de représenter le familier, l’usuel : il célèbre les objets humbles qui accompagnent l’homme dans sa vie de tous les jours et sont à portée de sa main. Il attire l’attention sur les éléments les plus ordinaires de l’existence, pérennise ce qui risque de disparaître, sauve de l’oubli ce qui est menacé. » Pour Paul Guerin « la spontanéité de ces carnets de voyage m’a paru révélatrice d’un rapport très personnel de Thomann à la couleur. » Dans Saisons d’Alsace en 1997, il décrit la peinture de Jacques Thomann comme « l’aventure d’une pensée et d’une sensibilité qui s’en sont remisent à la seule puissance de la couleur tout autant pour rendre perceptible leur sentiment d’une barbarie aujourd’hui croissante que pour approcher (...) le mystère de personnes et d’objets qui leur sont familiers. »
Expositions personnelles (Sélection)
Expositions collectives (Sélection)