Après une expo en duo avec Jim Delarge en 2011, la galerie présente la première exposition de Jacques Thomann sur ses cimaises.
Le thème principal du travail de J. Thomann est l’expression de la condition humaine dans ses fureurs, ses blessures, ses fantasmes. Il s’agit d’une réflexion sur l’image, et l’artiste explore les dérives humaines, prend le pouls de ses semblables et des mutations de notre société de plus en plus folle, de plus en plus imprévisible.
De sa quête, de sa propre confrontation à la réalité, il isole cependant des travers du Monde, quelques onces de beauté. Mais il s’intéresse plutôt à celle qu’habituellement l’on ignore, une beauté équivoque, presque vénéneuse, de laquelle sourd la brutalité, celle qui agite le monde, qui impulse son énergie et se révèle capable de monstruosités.
Né à Paris en 1951, Jacques Thomann vit et travaille dans le Haut-Rhin, en Alsace.
C’est à l’âge de 23 ans qu’il se tourne vers la peinture d’art. Autodidacte, il vient d’un champ vierge et se nourrit des petits riens qui font le monde. La figuration vient naturellement à lui quand il se rend compte qu’il est plus sensible aux toiles dont le sens émane avec force. Il rencontre Leonardo Cremonini et découvre les peintres majeurs de la nouvelle figuration internationale.
La couleur est la dominante de son travail. Elle jaillit de la toile, vive et saturée, et souligne la portée du sujet. Couleur assumée, elle sort le spectateur d’une léthargie dans laquelle l’a plongé un flux constant d’images véhiculées au quotidien. Elle agit comme conscience et témoigne de son attachement aux choses qui le touchent.
Ses émotions sont la base de son travail, à travers la peinture il retranscrit son rapport au monde. Les sujets qu’il traite sont variés, inspirés par sa rencontre avec l’autre, à travers le voyage, l’anecdote ou encore des événements plus polémiques. Il nous transmet une vision particulière qui transcende le réel.
La peinture lui sert d’écriture, chacune de ses réalisations possède un titre et une histoire qui lui sont propres et qui invitent à la contemplation. Il faut prendre le temps d’entrer dans la narration de la toile. La composition segmentée de certaines d’entre elles offre différents plans de lecture qui se répondent. S’inscrivant dans le mouvement de la figuration narrative, le traitement de ses images est nourri du dessin d’observation, de la photographie, voire de la publicité... dans la lignée des artistes de la nouvelle figuration et du pop art.
Habitué à pouvoir inscrire les œuvres dans un système cohérent et discipliné, le spectateur peut se perdre dans le travail de Jacques Thomann. Mais c’est pourtant ce qui en fait sa richesse et sa pertinence, qui viennent trouver résonance en nous. Son œuvre est intemporelle. Elle s’apparenterait à une autobiographie forte des événements marquants de sa vie.